La Peur & la Perte
La peur se présente régulièrement à nous.
Une peur parfois viscérale qui nous empêche d'avancer.
La tentation est grande de changer de direction et de passer à côté de la porte qui vient de s'ouvrir.
Car oui la peur est une porte, mais une porte que l'on a pas envie de pousser.
Derrière cette porte il y a ce à quoi l'on tient, ce que l'on tient contre soi comme s'il nous appartenait à jamais.
Nous croyions profondément que c'est nous et que si le perdons nous ne serons plus nous même.
La peur est là, si nous perdons quelque chose auquel nous tenons, nous ne serons plus nous même.
Quand la porte se présente, elle nous appelle à descendre profondément, à nous débarrasser de ce que nous croyons essentiel alors ce n'est plus le cas.
Car quand la porte se présente, c'est que nous sommes appelés à perdre quelque chose de nous.
Nous sommes invités à enlever une couche de nous même car cette protection est devenue inutile, trop lourde et surtout qu'elle est maintenant un frein à notre évolution.
Dans cette descente dans la peur, c'est comme si nous étions aspirés par une force immense, que nous nous retrouvions à l'entrée d'un tuyau qui menace de nous aspirer entièrement pour nous faire disparaître.
La lutte, c'est la peur de tout perdre, de nous perdre entièrement, de ne plus être nous.
Nous croyions que la partie est le tout et que si nous perdons une partie, nous perdons le tout.
Et c'est pour cela que le plus souvent ce n'est que lorsque nous avons accepté de nous perdre complètement que nous pouvons accepter de perdre cette couche qui demandait à partir.
Comme une couche de peau qui se retire de nous, aspirée par le tuyau, nous nous retrouvons alors à nu et la force d'aspiration s'arrête.
Une autre peur, celle qu'il y a derrière, se présente, c'est la vulnérabilité.
Car toute couche, tout déni, toute illusion est là en protection.
On doit alors passer par cette vulnérabilité extrême, accepter de se retrouver nu, impuissant car débarrassé de l'illusion.
Et alors nous pouvons remonter, fragile, vulnérable mais neuf, transformé, un regard nouveau dans les yeux sur nous et sur le monde.
Et alors une autre voie peut s'ouvrir celle que nous n'avions pas envisagée.
(écrit en collaboration avec Cécile Dahan)